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Tous et toutes pour une justice climatique

  • Enjeux sociaux

Samedi 15 octobre 2022

« La COVID-19 frappe tout le monde, sans discrimination. » Cette phrase, prononcée fréquemment au début de la pandémie, a perdu tout sens plus de deux ans plus tard. Les inégalités sociales, loin d’être atténuées, ont été mises en lumière et amplifiées par l’apparition du virus.

Un parallèle peut être tracé entre cette pandémie et l’urgence climatique, car toutes deux touchent les populations à l’échelle mondiale. Cependant, tout le monde ne sera pas égal face aux effets des changements climatiques.

Selon Oxfam, « on estime que les 1 % les plus riches du monde ont une empreinte carbone moyenne 175 fois supérieure à celle des 10 % les plus pauvres. » Ces chiffres choquants révèlent que les répercussions des crises environnementales sont inversément proportionnelles aux responsabilités des pollueurs, renforçant ainsi les inégalités existantes.

Il devient donc d'autant plus urgent de mettre l’humain au cœur des préoccupations environnementales. C’est ce que l’on appelle la justice climatique.

Conséquences multiples 

Avez-vous déjà vécu une vague de chaleur? Un membre de votre famille a-t-il déjà été touché par des inondations? La sécurité de l’emploi, de la nourriture et du logement de vos proches, ainsi que des futures générations, vous préoccupe-t-elle?

Les changements climatiques affectent de nombreux aspects de nos vies. Au-delà des destructions matérielles causées par des phénomènes météorologiques extrêmes, la santé physique et mentale des populations est impactée, et l’économie en ressentira aussi les effets.

L'élévation du niveau de la mer accélère l’érosion des côtes, et l’intensification des précipitations oblige de plus en plus de résident·e·s à se reloger, tandis que la crise du logement au Québec persiste.

Les communautés les plus défavorisées sont souvent celles qui manquent d’espaces verts, créant des îlots de chaleur nuisibles à la santé de leurs habitants. De plus, les rendements agricoles diminuent, fragilisant la situation financière des agriculteurs et agricultrices, tout en réduisant la sécurité alimentaire de nombreux citoyen·ne·s.

Choisir l’espoir 

Les solutions aux défis climatiques doivent être élaborées dans un esprit collectif et intersectionnel. Le climatiseur utilisé pendant les vagues de chaleur rafraîchit les privilégiés qui peuvent s’en procurer un, mais contribue à augmenter les émissions de gaz à effet de serre à long terme. Ce n’est là qu’un exemple parmi d’autres.

Des actions sont mises en place un peu partout dans la province, au pays et dans le monde. En effet, selon le Baromètre de l’action climatique 2021, « 84 % des personnes interrogées estiment important de prendre des mesures pour protéger les plus vulnérables aux conséquences des changements climatiques. » 

Bien que gouvernements, entreprises et citoyen·ne·s aient tous un rôle à jouer pour favoriser l’adaptation aux changements climatiques, le milieu communautaire reste un acteur clé dans cette protection.

Les organismes associés à Centraide Bas-Saint-Laurent œuvrent pour atténuer les effets des changements climatiques sur les communautés, en veillant à ce que l’adaptation à ces défis n’aggrave pas les inégalités sociales existantes.

« Le premier réflexe de l’optimiste, c’est de dire qu’on peut s’améliorer, qu’on n’a pas tout essayé, on va tenter des choses et se dire que le champ des possibles peut être plus puissant que le champ des impossibles. »

Philippe Gabilliet Professeur de psychologie, ESCP Europe