Au-delà des dommages matériels

Mercredi 30 novembre 2022
Lorsque l'on pense à des événements météorologiques extrêmes au Québec, les inondations viennent certainement immédiatement à l'esprit. Les crues historiques de 2017 et 2019 restent bien présentes dans les mémoires des résidents de Sainte-Marthe-sur-le-Lac ou de Sainte-Marie, en Beauce.
Les conséquences matérielles de ces catastrophes sont nombreuses : destruction des infrastructures routières, dégradation des fondations des maisons, dégâts aux systèmes de télécommunications publics, etc.
Selon l’Institut national de santé publique du Québec, les inondations engendrent des coûts annuels moyens estimés entre 10 et 15 millions de dollars, sans compter les frais liés au stress, aux maladies d’origine hydrique, ainsi qu'aux pertes de revenus, qui augmentent encore la facture totale.1
Mais qu’en est-il des populations touchées une fois que l'attention du public s’éloigne des dégâts visibles? Comment se portent leur santé, leur bien-être physique, psychologique et social?
Lorsque ton domicile, dans lequel tu as vécu pendant 40 ans, est submergé par cette eau dévastatrice, tu peux vite te retrouver à héberger temporairement tes affaires ici et là, sans jamais te sentir vraiment chez toi, toujours un peu en trop.
Surtout quand, après deux ans de recherche, tu n’as toujours pas trouvé un logement qui corresponde à tes besoins et à ton budget.
Tu peux aussi faire partie de ceux qui trouvent un logement rapidement, malgré la crise du logement qui touche ta ville, mais continuer à vivre dans l'angoisse et faire des crises de panique chaque fois que la chef d’antenne annonce une montée inquiétante du niveau de la rivière dans ta région.
Avoir vécu une inondation augmente beaucoup le risque de développer un trouble de santé mentale.
Et si, justement, tu avais eu la chance de retrouver un toit dans un délai relativement raisonnable, mais que ta situation financière te ramenait au point de départ, te laissant à nouveau vulnérable face à la prochaine crue des eaux?
En effet, selon une étude de cas menée en Beauce en 2021, « les personnes qui sont moins aisées sont plus susceptibles de subir des inondations répétées puisque celles-ci tendent à survenir dans des secteurs plus défavorisés, caractérisés par des logements à prix abordables souvent occupés par des personnes en situation de pauvreté. »2
Et la sécurité alimentaire?
Comme rapporté dans le livre Du plomb dans les ailes, écrit par Centraide Québec, Chaudière-Appalaches et Bas-Saint-Laurent, le GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) prévoit que la multiplication des inondations aura un impact direct sur la sécurité alimentaire à travers le monde, y compris ici, au Québec.
Étant donné que la moitié des aliments consommés ici provient de l’extérieur, la rareté des produits entraînera une augmentation des coûts du panier d’épicerie, une situation que nous connaissons déjà trop bien en 2022… À cela s’ajoute l'impact sur nos agriculteurs et agricultrices, qui risquent de voir leurs récoltes pourrir dans les champs à cause de précipitations excessives.
Les effets des inondations sur les populations vulnérables sont encore plus nombreux et varient d’une région à l’autre. Le réseau Centraide collabore avec le milieu communautaire pour construire des environnements de vie résilients et adaptés aux défis de demain.
Vos dons permettront à une personne sur cinq dans nos régions de croire en un avenir de qualité, dans un environnement en santé.
Articles reliés
-
Jeudi 31 août 2023
Le pouvoir d’agir sur l’écoanxiété
Laïla et Albert en discutent souvent dans l’autobus, s’envoient des vidéos sur le sujet pendant le week-end, et se textent jusque tard dans la nuit : la planète est en péril. Tous les deux éprouvent un profond sentiment de désespoir face à l’avenir. Laïla souffre de crises de panique de plus en plus fréquentes, tandis qu’Albert lutte contre une insomnie chronique.
-
Lundi 20 mars 2023
De la terre à la table : comment les changements climatiques menacent la sécurité alimentaire
On en parle partout : le coût du panier d’épicerie augmente fortement, et 2023 ne semble pas offrir de perspectives de baisse. De la pénurie de main-d’œuvre à la guerre en Ukraine, plusieurs facteurs expliquent cette hausse, et les changements climatiques en font désormais partie.
-
Mercredi 30 novembre 2022
Au-delà des dommages matériels
Lorsque nous pensons à des événements météorologiques extrêmes au Québec, les inondations nous viennent certainement en tête.