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De la terre à la table : comment les changements climatiques menacent la sécurité alimentaire

  • Enjeux sociaux

Lundi 20 mars 2023

On en parle partout : le coût du panier d’épicerie augmente fortement, et 2023 ne semble pas offrir de perspectives de baisse. De la pénurie de main-d’œuvre à la guerre en Ukraine, plusieurs facteurs expliquent cette hausse, et les changements climatiques en font désormais partie.

Des étés extrêmement chauds, des inondations de plus en plus fréquentes, des gelées précoces, des sécheresses plus récurrentes, moins de neige et des précipitations abondantes… Le Québec subit déjà des phénomènes climatiques qui compromettent la sécurité alimentaire de nombreuses communautés.

Étant donné que seulement la moitié de nos aliments proviennent de la province, il est également essentiel de prendre en compte le climat et les réalités agricoles du Canada et du reste du monde.

Une agricultrice peut être confrontée à une sécheresse ou à une inondation lorsqu’elles surviennent tous les dix ans. Mais cela devient bien plus complexe quand ces événements se produisent chaque année, comme une fatalité que personne ne souhaite.

« Plus le climat change, plus les sécheresses deviennent sévères, parce qu’elles se produisent dans des conditions de chaleurs extrêmes », donne en exemple Dave Sauchyn, directeur du Centre Prairie Adaptation Research Collaborative, à Radio-Canada Saskatchewan.

« Savourez une variété d’aliments sains tous les jours »

Ce conseil, répété par Santé Canada lors de la mise à jour du Guide alimentaire canadien en 2019, souligne l’importance de la diversité alimentaire pour une bonne santé.

Cependant, toutes les variétés de pommes, de fraises, de tomates ne sont pas résistantes aux grandes chaleurs, au manque d’eau ou au gel précoce. Même notre emblématique sirop d’érable est menacé par les changements climatiques!

Ce que nous consommons aujourd’hui sans trop y penser — comme vos deux ou trois tasses de café quotidiennes — pourrait devenir un produit de luxe pour certains et certaines d’entre nous.

« L’assiette des riches ne changera probablement pas. Il y aura toujours des gens dont le pouvoir économique élevé leur permettra de s’acheter des produits plus difficiles à cultiver », rapporte Catherine Potvin, biologiste et experte en climat, à la journaliste Andrée Langlois.

Cela souligne une nouvelle inégalité, venant s’ajouter à celles déjà trop nombreuses, et montre que les conséquences des défis environnementaux touchent particulièrement les personnes et communautés les plus vulnérables.

La réponse du communautaire

Face à ces enjeux, l’adaptation des communautés est essentielle, et les organismes communautaires jouent un rôle clé dans cette adaptation.

Bien qu’il n’existe pas de solution unique, le réseau communautaire met en place une diversité d’actions qui facilitent cette adaptation, en commençant par la sensibilisation. Ce blogue en est un exemple concret!

Plus précisément, on peut évoquer les jardins collectifs et les initiatives d’agriculture urbaine qui se multiplient à travers la province. Ces projets permettent d’agir sur de nombreux aspects, tant environnementaux que sociaux :

  • Valorisation des terrains vacants
  • Réduction des îlots de chaleur
  • Offrir des produits sains et locaux à faible coût
  • Lutte contre l’isolement social
  • Promotion de la mixité sociale
  • Création de liens d’appartenance
  • Renforcement de la fierté
  • Sensibilisation et éducation au respect de l’environnement

D’autres projets incluent des frigos collectifs dans des quartiers défavorisés, des cuisines collectives pour mieux planifier l’achat d’aliments et éviter le gaspillage, ainsi que la transformation de fruits et légumes déclassés pour nourrir les familles qui en ont besoin.

Les initiatives en sécurité alimentaire, au cœur des missions de nombreux organismes associés à Centraide, sont souvent l'occasion de lier justice sociale et justice climatique. Faire un don à Centraide contribue à soutenir ces initiatives essentielles.